Bordeaux, 17 Septembre 1821 – 25 Août 1898, Ecouen
Sa naissance dans une grande ville comme Bordeaux aurait pu faciliter l’accès à une formation artistique, et pourtant, Théophile Emmanuel Duverger est autodidacte. sa formation, il l’obtient d’abord par une observation approfondie et attentive de la nature; ensuite par l’étude des oeuvres des grands maîtres dans les musées et les galeries, de leur technique, leurs couleurs, leurs jeux de lumière. Cet apprentissage personnel présente l’avantage de laisser évoluer son art et son inspiration en toute liberté, hors des contraintes qui généralement sont attachées aux ateliers, parisiens en particulier, et peut-être est-ce là une des particularités qui transparaît dans les tableaux de Théodore Emmanuel Duverger.
Il arrive à Ecouen en 1860 avec son épouse , Elisabeth Seignac, née, elle aussi, à Bordeaux, le 7 Décembre 1814. La découverte de ce petit village non loin de Paris va l’amener à enrichir encore son expérience avec la nature. Elle lui permet en tout cas de rencontrer la Colonie des peintres d’Ecouen, naissante sous l’impulsion de Pierre Edouard Frère, et à laquelle il adhère immédiatement.
Pendant le Second Empire en particulier, la peinture de genre sait séduire un clientèle bourgeoise, lasse de la peinture historique ou mythologique, ce qui assure aux artistes, ceux de l’Ecole d’Ecouen, entre autres, de confortables revenus. Les Etats-Unis présentent également un débouché que les peintres d’Ecouen s’appliquent à développer. Outre la peinture, Duverger, comme ses amis Seignac ou Dargelas, réalise de nombreux dessins qui ont l’heur de plaire à un américain, William Walters de Baltimore. En 1861, il vient plusieurs fois à Ecouen et on le voit se promener dans les rues du village en compagnie de Duverger avant de retrouver d’autres artistes de la Colonie pour parler commandes.
Emmanuel Duverger et son épouse, Elisabeth Seignac, achètent à Ecouen, en 1860, une maison donnant sur la rue et la place de la Beauvette (place Jean Le-Vacher), pour la somme de 20 000 F. Puis le 18 Octobre 1869, ils achètent, au 22 de la rue de la Beauvette, une vaste demeure de dix pièces, agrémentée d’un jardin aux nombreuses allées et terrasses fleuries et dotée de tout le confort (de l’époque…) moyennant 11 000 F.
Le dernier tableau de Duverger, Allant aux champs, est exposé en 1895. Il meurt trois ans plus tard et repose dans le cimetière de la commune.
En 1906, une toile d’Emmanuel Duverger, « La bénédiction du pain », est offerte à la commune qui l’expose dans la salle du conseil. A la suite de ce don, la rue de la Châtaigneraie devient rue Emmanuel Duverger. En 2010, la commune d’Ecouen fait l’acquisition d’une oeuvre de ce peintre: le Dresseur de chiens, qui laisse entrevoir une vue du château et du Manoir des Tourelles.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à lire le livre « L’Ecole d’Ecouen – une colonie de peintres au XIXe siècle »