John George Todd
Angleterre, Canterbury, 31 Mars 1832 – 1898, Ipswich
Lorsqu’Il arrive en France, venu de son Angleterre natale, John George Todd (qui signera George Todd est accueilli et hébergé à Écouen par Chialiva, l’hôte généreux. Ce sera sa ville d’adoption. Oubliant la ville qui l’a vu naître, le fils de George et Caroline Victorine Boulas y fonde une famille, et, après avoir été veuf de Juliette Caroline Charpentier, décédée le 21 février 1870, épouse le 19 juin 1880 Céline Augustine Françoise Régnier, à Ecouen. Chialiva est bien sûr son témoin. Il avait reconnu auparavant un fils Georges Amédée, né le 30 mai 1875. En 1875, justement, il était déjà devenu propriétaire, dans la rue de la Beauvette, à côté de la propriété d’Auguste Schenck, comme plusieurs autres peintres, et l’on qualifiait sa maison d’une des plus artistiques du village: une grille, une grosse cloche, un chien féroce, des fleurs…et une décoration intérieure recherchée, avec une foule d’objets harmonieusement disposés, que nous ont décrits Cornelia Conant et Mary Stone (1), en 1881, dans le récit de leur venue à Ecouen: «beaucoup de trésors comme des tapisseries anciennes et des meubles fantastiques, des pièces de bronze et de la porcelaine de Chine» ont été détruits durant la guerre de 1870 par les Prussiens. Il était si bien intégré que les deux américaines crurent au début qu’il était autochtone! Elles purent voir dans son atelier une scène rurale avec deux personnes, une fille et un garçon regardant au loin vers une ville éclairée par les derniers rayons du soleil.
A Écouen, dans une serre, il cultive la plupart des fleurs que nous retrouvons sur ses toiles, et qu’Émile Zola recommande chaleureusement dans son Salon de 1866, preuve de sa notoriété. Ilo devient un des grands spécialistes de natures mortes. La Royal Academy lui ouvre ses portes en 1888 ainsi que d’autres galeries londoniennes.
En 1879 il peint également un rideau de théâtre destiné au casino Rosendaël à Dunkerque.
Le Petit Journal du 23 février 1870 nous présente une lettre du journaliste L. Raymond qui demande à son directeur d’évoquer l’événement dont il a été le témoin: «La colonie artistique d’Ecouen, si nombreuse et si intéressante par les hommes de talent qui la composent, vient d’être attristée par la mort de Mme Todd, la femme du peintre des fleurs, dont les tableaux ont été remarqués aux dernières expositions du Palais des Champs-Elysées. Mme Todd n’avait que vingt-quatre ans; depuis longtemps elle souffrait d’un mal qui ne pardonne pas. Tous les artistes d’Ecouen ont tenu à donner à leur camarade et ami une preuve de sympathie: ils ont suivi les larmes aux yeux le convoi de Mme Todd. J’ai remarqué MM. Couture, Schenck, Soyer, Otto Weber, Frère père et fils, Duverger, Auffray, Dansaert, Hugot, Seignac. M. Constant Guéroult, votre collaborateur et ami, qui passe l’été à Écouen était venu de Paris pour assister à cette triste cérémonie.»
Il semble d’une part qu’il y ait eu des liens particuliers entre nos peintres et le journal, puisque plusieurs tableaux, comme nous l’avons vu, représentent des lecteurs en train de parcourir ce fleuron de la presse de l’époque. D’autre part, on pourra remarquer la très grande solidarité des hommes de cette Colonie des peintres d’Ecouen.
On notera par ailleurs qu’il est souvent confondu avec un peintre anglais homonyme de la même époque: Henry George Todd, qui était également réputé pour ses natures mortes.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à lire le livre « L’Ecole d’Ecouen – une colonie de peintres au XIXe siècle »