Bruxelles, 2 Octobre 1830 – 30 Août 1909, Ecouen
En 1861 ou 1862, Léon Marie Constant DANSAERT s’installe à Ecouen et se fait naturaliser Français sous le nom de Dansart mais il signe et écrit toujours Dansaert avec un E. Il expose à Bruxelles et à Paris en 1863 et il y est invité jusqu’en 1889. Ses tableaux, de style réaliste, offrent des scènes historiques puis il évolue en traitant des scènes plus intimistes. Sans doute est-ce l’influence son maître, Pierre Edouard Frère et de ses amis. Cette tendance est très ressentie dans son tableau représentant cet intérieur d’atelier où travaille un serrurier, visible à la mairie d’Ecouen. Il travaille aussi en Italie et en Allemagne, où il voyage quelque temps. Il expose au salon d’Anvers (1864), à l’Exposition universelle de Paris (1867). De 1868 à 1889, il présente des toiles de la vie familière au XVII° siècle, où il s’imprègne de la peinture de cette époque. Il peint aussi des scènes de la Révolution. En 1880, il participe à l’Exposition d’art belge de Bruxelles.
Bien que très souvent loué, apprécié pour son « moelleux » ou sa « finesse de pinceau acquise à l’école de M. Edouard Frère« , la critique ne l’épargne pas. Le Petit journal a vanté son style « vif, animé, brillant et d’une touche spirituelle pour ses tableaux Vente à la criée et les Porcherons, en 1868″. Mais il lui est reproché parfois « le manque d’autorité » dans sa conception, ainsi, tous les critiques ne portent pas le même jugement sur ses toiles. Il est nommé chevalier de la l’ordre de Saint Maurice et Lazare en 1861 (ordre honorifique qui aide les nécessiteux et les malades). Alors conseiller municipal, au cours du conseil du 26 Mars 1871, il propose de se rapprocher du Comité du Pain, à Bruxelles, pour obtenir une aide en faveur des blessés et victimes de la guerre. Il prend la tête de la commune en tant que maire entre 1879 et 1895. Avec le grade de lieutenant, il mène les pompiers combattre les sinistres dans le village, fait partie de la commission de recrutement des pompiers en 1878. Il est médaillé plusieurs fois comme sauveteur. Par ailleurs, il participe régulièrement à la commission des Antiquités de Seine-et-Oise de 1883 à 1908.
Les 11 et 12 juillet 1863, Noël Philippe Gaché et Victorine Marguerite Cloux, vendent à Léon Marie Constant Dansaert, artiste peintre, et Henriette Tassain, son épouse, une maison sise 18 rue d’Ezanville, comprenant, au rez de chaussée, deux pièces et un grenier au dessus, un petit bûcher, un jardin tenant d’un côté à une petite ruelle, moyennant 1500 F, payée comptant.
Marié à Henriette Joséphine Agathe Louise Tassain, trois de leurs enfants naissent à Ecouen et ont pour témoins : Philippe François Sauvage, artiste peintre demeurant à Villiers-le-Bel, et Arnoux Auguste Michel, artiste peintre peintre habitant Ecouen.
L’inventaire dressé le 30 octobre 1876, après le décès de son épouse, le laisse avec cinq enfants mineurs vivants à charge. Dans sa maison, rue d’Ezanville, les oeuvres artistiques sont estimées à 1750 F, ce sont : une marine de Vernier, 50F; un paysage de Léonide Bourges, 100 F; un paysage de Desmarquais, 100 F; et quatre tableaux non achevés : Le jeu de boules, l’Etape, la Conservation, et Variable, 1500 F. Son nom est évoqué dans les propos d’un personnage du roman d’Elizabeth Champney : « Est-ce que je ne pose pas ? Que deviendraient les artistes, c’est ce que j’aimerais savoir, si nous ne le faisons pas ? Il y a monsieur Dansaert, j’ai posé pour chacun de ses personnages ivrognes. Je porte ce vieux chapeau de soie cabossé dans ce but. Je balaie son atelier, nettoie ses brosses et, tout ce qu’il a à faire, c’est étaler sa peinture sur la toile. Je pense qu’il me doit la plus grande part de son succès et je suis heureux de l’avoir aidé …«
Pour l’anecdote, on peut signaler que plusieurs particuliers lui ont consentis des prêts, notamment le 30 décembre 1877, 2 000 F de Marie Catherine Lacourte, de Presles et le 12 mai 1891, c’est 5 000 F d’un autre prêteur.
Vers la fin de sa vie, Léon Dansaert fait don d’une de ses oeuvres, le Serrurier dans son atelier, à la commune d’Ecouen. Le conseil est unanime pour la recevoir.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à lire le livre « L’Ecole d’Ecouen – une colonie de peintres au XIXe siècle »